“Tout va bien”. C’est souvent par ces mots que beaucoup de femmes décrivent leur situation de famille. Elles sont mères, en couple, épanouies en apparence. Et pourtant, quelque chose en elles se fane, silencieusement. Elles aiment leur partenaire, leurs enfants, leur maison. Mais elles ne se sentent plus elles-mêmes. Elles ne rient plus comme avant, n’ont plus de temps pour elles, n’éprouvent plus ce frisson de l’élan vital. Ce que beaucoup vivent sans oser le dire, c’est ce glissement imperceptible où le rôle de mère prend toute la place, jusqu’à étouffer la femme.
Dans cet article, je vous propose de plonger au cœur de cette problématique qui touche tant de femmes. Nous verrons comment ce processus se met en place, ce qu’il révèle, et surtout comment amorcer un véritable changement pour retrouver sa place de femme dans le couple.
1. Le glissement progressif : de femme à mère avant tout
Prenons le cas de Claire. Elle a 36 ans, deux enfants en bas âge, et vit dans une maison en campagne avec Hugo, son compagnon. Claire a toujours été engagée dans des projets artistiques, mais depuis la naissance de ses enfants, elle a tout mis entre parenthèses. Hugo travaille dans l’urbanisme, il aime sa vie de famille, et dit souvent qu’il pourrait rester collé à Claire jour et nuit tant il aime être avec elle. Claire, elle, étouffe.
Elle ne comprend pas vraiment ce qu’il lui arrive. Elle aime ses enfants. Elle aime son compagnon. Mais elle se sent comme prise au piège d’un quotidien sans respiration. Le couple parental a pris toute la place. Le couple conjugal s’est effacé, et la femme en elle, aussi.
2. Le poids invisible des rôles et la disparition de l'identité personnelle
Devenir mère est une transformation immense. Mais ce rôle, aussi fort et beau soit-il, ne peut être l’unique identité d’une femme. Quand tout gravite autour de l’organisation familiale, de la gestion de la maison, des enfants, des rendez-vous, des repas, du sommeil, il devient difficile d’être disponible à soi.
La femme devient fonctionnelle. Elle ne se regarde plus dans le miroir. Elle ne pense plus en “je” mais en “on”. Elle ne s’autorise plus à désirer. La charge mentale affective et logistique étouffe tout espace de liberté. Et ce qui s’éteint doucement, c’est le feu du désir, de la créativité, de la joie profonde.
3. Le couple parental vs le couple conjugal : deux dynamiques à ne pas confondre
Beaucoup de couples confondent la bonne gestion parentale avec la réussite conjugale. Or, le couple parental est celui qui co-gère les enfants. Il repose sur l’organisation, la répartition des tâches, les valeurs éducatives. Le couple conjugal, lui, est celui du lien amoureux, du désir, de l’intimité, de la connivence.
Quand on se retrouve à fonctionner comme deux coéquipiers logistiques, on perd la magie de la relation. Il n’y a plus de surprise, plus de légèreté, plus de sensualité. Et souvent, c’est la femme qui sonne l’alerte, car elle est la première à sentir que quelque chose manque.
4. La carapace : un faux refuge contre l'étouffement
Claire, comme beaucoup, a fini par se construire une carapace. Elle se tait. Elle se replie. Elle sourit par politesse mais ne parle plus de ses vrais besoins. Pourquoi ? Parce qu’elle a peur. Peur de blesser. Peur d’être jugée ingrate. Peur de créer des tensions. Alors elle se sacrifie silencieusement.
Mais cette carapace ne protège pas : elle isole. Et ce silence, au lieu de maintenir la paix, alimente la distance. Le couple s’effiloche, non par manque d’amour, mais par manque de vérité.
5. Le processus de changement : retrouver l'accès à soi pour mieux revenir à l'autre
Le véritable travail ne commence pas dans la plainte ou le reproche, mais dans une prise de conscience personnelle : qui suis-je aujourd’hui ?, qu’est-ce qui me fait vibrer ?, qu’ai-je mis de côté depuis que je suis devenue mère ?
La reconquête de soi passe par :
Du temps seul, régulier, non négociable,
La redécouverte de ses désirs propres,
L’expression claire de ses besoins,
L’acceptation que prendre soin de soi, ce n’est pas être égoïste, c’est être vivante.
Ce chemin permet aussi à l’homme de mieux comprendre. Car un compagnon ne peut pas deviner ce qui ne se dit pas. Encore moins ce qui est masqué sous le “tout va bien”.
6. La responsabilité du partenaire : accueillir sans se sentir rejeté
Dans ce processus, le partenaire a un rôle clé. Il ne s’agit pas de tout faire reposer sur la femme. Hugo, dans notre exemple, doit apprendre à entendre Claire sans se sentir rejeté. Son amour fusionnel, aussi sincère soit-il, ne peut étouffer le besoin d’indépendance de Claire.
Il est parfois difficile pour un homme de comprendre que celle qu’il aime a besoin de distance pour mieux revenir. Mais c’est une vérité essentielle : le désir naît dans l’espace, pas dans la fusion.
Faites appel à mes services !
L’amour dans un couple est un bien précieux qu’il convient de nourrir et de protéger au fil du temps.
Si des difficultés apparaissent, il est possible d’y remédier en rétablissant la communication, en ravivant l’intimité, en recherchant le respect mutuel et en faisant parfois appel à un thérapeute de couple pour guider le processus. Le travail de thérapeute, comme celui effectué par Bertrand Baray, permet d’offrir un soutien précieux aux couples qui cherchent à rétablir une relation saine et épanouie.
Contactez-moi pour plus d’informations.
7. Questions puissantes pour amorcer le changement
Chère lectrice, si vous vous reconnaissez dans cet article, voici quelques questions que je vous propose de vous poser avec sincérité :
- Ai-je encore une place pour moi en dehors de mon rôle de mère et de compagne ?
- Quels sont les moments où je me sens vraiment vivante, libre, inspirée ?
- Quelles activités ai-je arrêtées par priorité pour ma famille, et que je pourrais reprendre ?
- Qu’est-ce que je n’ose pas dire à mon partenaire, par peur de le froisser ?
- Quel modèle de couple ai-je envie de transmettre à mes enfants ?
Conclusion : Oser être femme pleinement pour nourrir le couple autrement
Retrouver sa place de femme dans le couple n’est pas un luxe. C’est une nécessité pour éviter que la relation ne se transforme en colocation affective. Il est possible d’être une mère présente, une compagne aimante, et une femme libre, désirante, inspirée.
Ce n’est pas en se suradaptant que l’on sauve un couple, mais en osant être soi, entièrement. Le retour à soi est la plus belle preuve d’amour qu’on puisse offrir à l’autre.
Et vous, où en êtes-vous de votre identité de femme ? Avez-vous envie de recontacter celle que vous étiez, ou de découvrir celle que vous devenez ?
Si cet article vous a fait réfléchir, partagez-le. Et si vous sentez que le moment est venu de vous remettre au centre de votre vie, je vous invite à prendre rendez-vous pour un accompagnement personnalisé.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Bertrand Baray Coach, thérapeute de couple et sexothérapeute
