Introduction : ce grand silence après l’orage
Ils sont nombreux, ces couples que je reçois, assis en face de moi, silencieux. Ils ne sont pas en crise apparente. Ils ne crient pas. Ils ne s’accusent pas. Ils ne s’étranglent pas de reproches.
Ils sont… là. Fatigués. Ensemble, mais sans savoir pourquoi. Envie d’y croire, mais plus trop sûrs de ce qu’il faut faire pour raviver quelque chose.
Souvent, ils ont tout construit ensemble :
- Une maison achetée,
- Deux salaires,
- Des enfants devenus grands,
- Des années à courir entre le travail, les devoirs, les repas, les vacances en famille, les agendas qui débordent…
Et puis un jour… plus rien.
Les enfants sont partis ou autonomes. La maison est payée. Les projets matériels sont bouclés. Et le couple se regarde avec une étrange sensation de vide.
“Et maintenant ?”
1. Le couple parental : une fusion fonctionnelle
Pendant des années, le couple se transforme en cellule opérationnelle.
On devient coéquipiers. Co-manageurs du foyer. Co-taxis pour les enfants. Co-administrateurs de la vie de famille.
Cette période est intense. Elle génère une fatigue, mais aussi une forme de lien fort : on ne se lâche pas, on s’organise, on avance ensemble.
Mais il ne faut pas se mentir : dans cette période, le couple amoureux passe souvent au second plan.
Ce n’est pas par méchanceté ou négligence, c’est juste par survie logistique :
- On ne se regarde plus,
- On ne se touche plus autant,
- On fait l’amour vite (ou plus du tout),
- On parle surtout de ce qu’il y a à faire, à organiser, à résoudre.
Le couple devient alors un couple parental, centré sur les enfants et sur la gestion du quotidien.


2. Quand les enfants s’en vont : le grand décalage
Et puis, les enfants s’éloignent. Parfois physiquement, parfois psychologiquement.
Le nid se vide. Le quotidien s’allège. Les pièces sont plus silencieuses.
Mais ce moment, que beaucoup fantasment comme une libération ou un retour à deux… se transforme en vertige.
Pourquoi ? Parce que dans ce moment, le couple se retrouve face à lui-même, comme deux étrangers dans une gare désertée.
Je le vois souvent en séance :
- L’un veut repartir à l’aventure, déménager, voyager, vendre la maison, changer de vie.
- L’autre veut enfin se reposer, ralentir, sécuriser ce qui reste, savourer les choses simples.
Ce décalage n’est pas une crise passagère. Il révèle souvent une séparation de trajectoires commencée bien avant… mais masquée par les responsabilités.
3. Le vide de projet : poison silencieux du couple stable
Le plus grand danger du couple à ce stade, ce n’est pas la dispute.
Ce n’est pas non plus la tromperie ou la rupture brutale.
C’est le vide de sens.
Ce moment où l’on se demande :
- Pourquoi sommes-nous encore ensemble ?
- Qu’avons-nous encore à vivre, à créer, à partager ?
- Qu’est-ce qui nous unit, en dehors du passé commun ?
Ce vide-là est insidieux. Il ne fait pas de bruit. Il ne se voit pas tout de suite. Mais il ronge.
Et il conduit à deux formes de réponses dangereuses :
- Le repli : chacun vit sa vie dans son coin. Moins de dialogue, moins de tendresse, moins de projets.
- La fuite fantasmatique : l’un des deux rêve d’autre chose. D’un ailleurs, d’un nouveau départ, seul ou avec un(e) autre.

4. Le couple conjugal n’est pas le couple parental
Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que le couple conjugal (celui des amoureux, des complices, des partenaires de vie) n’a rien à voir avec le couple parental.
On peut très bien avoir été de bons parents ensemble, avoir assuré, avoir transmis…
Et ne plus rien savoir faire ensemble quand il n’y a plus d’enfants au centre du jeu.
Parce que dans le couple conjugal :
- Il faut de la présence émotionnelle,
- De la désirabilité,
- De la curiosité pour l’autre,
- Du plaisir partagé.
Ce sont des ingrédients que la parentalité intense met souvent de côté.
Et si le couple n’a pas entretenu, en parallèle, un lien amoureux vivant, alors il se retrouve orphelin une fois la mission parentale achevée.
Faites appel à mes services !
L’amour dans un couple est un bien précieux qu’il convient de nourrir et de protéger au fil du temps.
Si des difficultés apparaissent, il est possible d’y remédier en rétablissant la communication, en ravivant l’intimité, en recherchant le respect mutuel et en faisant parfois appel à un thérapeute de couple pour guider le processus. Le travail de thérapeute, comme celui effectué par Bertrand Baray, permet d’offrir un soutien précieux aux couples qui cherchent à rétablir une relation saine et épanouie.
Contactez-moi pour plus d’informations.
5. Alors, comment se retrouver ?
C’est la grande question.
Et la réponse n’est pas magique. Mais elle commence par une décision :
Décider de redevenir partenaires de vie. Pas juste cohabitants d’un passé.
Voici quelques pistes que je travaille avec les couples que j’accompagne :
- Revenir à l’intime
Le couple a besoin de réapprendre à se regarder, à se parler d’eux, pas seulement de la maison, des enfants ou de l’actualité.
Questions à se poser :
- Qu’est-ce que j’aime chez toi aujourd’hui ?
- Qu’est-ce que je ne connais pas encore de toi ?
- Qu’est-ce que je ressens quand je suis avec toi ?
- Est-ce que je t’ai touché(e) avec tendresse cette semaine ?
Action : instaurer un temps chaque semaine sans distraction, juste pour se retrouver. Parfois 20 minutes suffisent.
- Réinventer un projet commun
Ce peut être petit ou grand.
Mais il faut une direction, une envie, une complicité d’élan.
Exemples :
- Préparer un voyage à deux, même modeste, mais symbolique.
- Se lancer dans une activité ensemble (danse, randonnée, jardin, théâtre…).
- S’impliquer ensemble dans un projet solidaire ou artistique.
- Rénover une pièce, créer un cocon à deux.
Un couple sans rêve commun est un couple qui s’assèche.
- Prendre soin de son individualité
Se retrouver, ce n’est pas fusionner.
C’est aussi retrouver sa propre énergie, pour revenir vers l’autre nourri.
Carla, par exemple, se sentait perdue professionnellement. Elle n’osait plus rêver. Elle doutait de sa valeur.
Mais sans ce souffle personnel, elle ne pouvait pas incarner une énergie vivante dans son couple.
Action : chacun doit s’offrir un espace pour se reconnecter à ce qui le fait vibrer seul. Cela donne envie de partager ensuite.
- Nommer le vertige
Parfois, juste le fait de dire “je suis perdu, je ne sais pas ce qu’on devient” est un acte de réanimation du lien.
Il ne faut pas avoir peur d’ouvrir les yeux. Ce n’est pas se faire peur. C’est se prendre au sérieux.
La vraie intimité, c’est aussi cela : oser se dire ce qui fait peur, ce qui fait douter, ce qui fait mal… pour mieux se soutenir.
- Se donner le droit à une deuxième version du couple
Et si vous réinventions votre histoire ?
Pas celle d’avant. Pas un copier-coller.
Mais une version 2.0 de votre duo, plus conscient, plus libre, plus mature.
Vous n’avez plus à prouver quoi que ce soit.
Vous pouvez vous offrir le luxe de l’authenticité.
Conclusion : la fin d’un chapitre n’est pas la fin du livre
On confond parfois fin de mission et fin d’amour.
Oui, votre rôle de parents s’allège.
Oui, les enfants ne sont plus au centre.
Oui, vous avez fini de “cocher des cases” sociales.
Mais non… ce n’est pas la fin de votre couple.
C’est juste le début d’une nouvelle page, à écrire autrement, avec d’autres mots, d’autres gestes, d’autres rêves.
Alors osez vous poser la question ensemble :
“Et maintenant… qu’est-ce qu’on a envie de vivre ?”
“Pas pour les autres. Pas pour les enfants. Pas pour le passé. Mais pour nous, ici, maintenant.”
Ce vertige-là… peut devenir une invitation à renaître à deux.
Vous vous sentez dans cette phase ?
Vous avez besoin d’un accompagnement pour vous retrouver, redonner du sens, raviver le lien ?
Je vous propose une séance dédiée à cette transition. Ensemble, nous clarifierons ce qui reste vivant, ce qui est à réparer, et ce que vous voulez construire à partir de maintenant.
Réservez votre séance dès aujourd’hui.